- Oreste et sa suite surgissent dans le dos du public, côté jardin, en compagnie de Phoënix. Dans l'ordre: Oreste/Phoënix, Amazone, les six Soldats et les quatre Danseuses en colonne par deux. Pylade attend au pied de l'escalier côté jardin, salut le supérieur, puis l'ami et monte sur la scène avec Oreste et sa suite. Phoënix lui, quitte le cortège au pied de la scène. La symphonie du Chevalier Saint Georges les accompagne et s'arrête au moment où Oreste et Pylade se retournent pour faire face au public: Le "Oui!" est un élément de la conversation qu'Oreste et Pylade ont engagée dès le bas de la scène et est suivi d'un point.
- L'Amazone, les danseuses, les soldats s'installent côté cour et font semblant de papoter.
- Les soldats et les danseuses réagissent au mot de Pylade:"Le pompeux appareil qui suit ici vos pas...", suivent distraitement la conversation et observent de temps à autre le public qui participe au spectacle.
Pylade est sidéré par la réponse d'Oreste aux vers 25 à 28. Il utilise des mots forts qui ont une forte résonnance en Guadeloupe: "esclave" au vers 29; "charme" au vers 30 est employé comme aux Antilles et signifie sortilège; "fers" enfin au vers 32.
Vers 36, "Vous l'abhorriez": geste de dénégation d'Oreste.
Vers 37 "Vous me trompiez seigneur?" est une question. La réponse est: "Je me trompais moi-même ami!".
Pylade en colère tourne le dos à Oreste qui lui exprime sa souffrance du vers 38 au vers 56: "N'accable point..." Le vers 40 se termine par "...mes premiers soupirs enfin." Et le vers 41 débute par " Quand Ménélas..." Le déplacement des mots "ami" et "enfin" donne un phrasé créole au texte. {p.c}
"Le spectateur d'aujourd'hui est frappé tout d'abord par cette contrainte d'expression: l'alexandrin. Comment, alors que la phrase est contenue dans ces douze syllabes, exprimer des mouvements de l'âme, des cris, des silences?" se demande Elio SUHAMY, chargé de cours à l'université Paris-IV Sorbonne et metteur en scène. Le phrasé créole est une réponse à son interrogation.
Vers 51-56: L'expression du visage de Pylade reflète la détresse d'Oreste qui s'aperçoit de la douleur de son ami. Il lui sourit, se moquant de lui-même pour détendre l'atmosphère: Vers 57, "Voilà comme je crus étouffer ma tendresse."
Vers 78-79, nouvelle interrogation d'Oreste et geste d'acquiescement de Pylade.
Vers 132, Pylade hésite à avouer à Oreste que quelquefois Hermione implore sa présence.
scène 2
- Suite de la symphonie du Chevalier Saint Georges. Pyrrhus et sa suite descendent l'allée côté cour. Les chimères* applaudissent et invitent le public à applaudir le roi. Pyrrhus fait un baisemain à une femme du premier rang, une personnalité. Toujours dans le but d'impliquer les spectateurs à l'action.
- Pyrrhus monte sur scène avec la soliste, côté cour. Le reste de la suite demeure en bas de la scène. Oreste lui présente sa suite. Les soldats au garde-à-vous. Danseuses qui font la révérence. Baisemain de Pyrrhus à la plus belle des danseuses qui lui présente un cadeau (d'un sponsor) que s'empresse d'attraper Phoënix pour éviter toute influence occulte sur Pyrrhus. Leur conversation est couverte par la musique du Chevalier Saint Georges, bien sûr.
- Hymne Africain :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hymne_national
Liste des hymnes nationaux 3
Les miliciens invitent le public à se lever pour écouter l'Hymne national Sud-Africain. (En hommage à Steeve BIKKHO et à Nelson MANDELA).
- La soliste chante la deuxième partie de l'Hymne devant le pupitre.
- Les danseuses exécutent leur danse, saluent et partent. Pyrrhus en homme à femmes se livrent à des réflexions sur leurs atours pendant l'exécution de la danse, à Oreste qui écoute poliment.
- A la fin de la prestation des danseuses, Oreste intervient au pupitre. D'abord dithyrambique puis provocateur, suivant en cela les conseils de Pylade:"Pressez, demandez tout, pour ne rien obtenir": Vers 140. (Voir page 8, DISCOURS D'ORESTE))
4.
Réponse de Pyrrhus, au pupitre. (Voir page 9, DISCOURS DE PYRRHUS)
5.
Vers 224: "Ce n'est pas les Troyens, c'est Hector qu'on poursuit, oui!" {phrasé créole}
Vers 228, 229: la menace d'Oreste s'adresse au public (les habitants d'Epire; la salle est toujours éclairée) mais surtout au chef des miliciens dont il a remarqué l'agressivité à son égard durant tout son discours. Le" Prévenez-les" d'Oreste est ambigu. Signifie-t-il : prévenir les dangers à venir ou prévenez vos sbires?
Vers 229, le chef des miliciens bondit sur la scène et tente d'assommer Oreste. Cri de Pyrrhus qui le stoppe net: "Non! Non!" Vive tension sur scène: réaction des soldats et de l'Amazone qui met la main à son pistolet. La soliste aide Phoënix à calmer le milicien et le ramène en bas de la scène par l'escalier côté jardin. Phoënix apaise les chimères* très agitées au pied de la scène.
- *Chimères: nom donné à la milice du président ARISTIDE en Haïti.
- Vers 239: attaque subtile et perfide d'Oreste qui amène la conversation sur le seul sujet qui l'intéresse, Hermione.
- Vers 241, Pyrrhus accuse le coup. Il s'assoit pour rassembler ses idées et choisir ses mots.
Départ d'Oreste, qui maîtrise difficilement un sourire satisfait, et des soldats et de l'Amazone qui saluent le roi.
Scène 3
La salle est plongée tout doucement dans le noir: voir SCENOGRAPHIE page 12. Seul reste éclairée une partie de l'allée côté cour d'où viendront Andromaque et Céphise.
Pyrrhus invite, en insistant par geste, Phoënix à sortir côté jardin pour ne pas rencontrer Andromaque qui montera sur scène côté cour.
Scène 4
Andromaque et Céphise viennent du public. Toute la salle est plongée dans le noir. Le public devient spectateurs.
C'est une Andromaque, froide et distante qui pénètre sur scène, une grande "békée". Même un peu arrogante et ironique, vers 267 à 272. Mais Pyrrhus selon une tactique que décrit Pylade à l'acte 1, déclenche ses larmes, vers 280.Céphise est effrayée, car elle prévoit le geste de Pyrrhus. Vers 296, il met la main aux fesses d'Andromaque. Impensable me direz-vous, au nom de la bienséance si importante à l'époque de Racine. Tout ce qui peut avoir une connotation sexuelle devrait être évité ? Voir explication en préambule.
Violente réaction d'Andromaque: vers 297 à 300. Elio SUHAMY, chargé de cours à l'université Paris-IV Sorbonne, parle d'ironie pour qualifier la réaction d'Andromaque à la déclaration de Pyrrhus. Il est bien écrit, "Seigneur que faites-vous" et non que dites-vous. Racine fait dire à Andromaque, vers 297:
"Seigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce?" Il aurait pu écrire:
"Seigneur, que dites-vous, et que fera la Grèce?", si Andromaque ne faisait que réagir à des propos et non à un acte de Pyrrhus. D'ailleurs, Oreste à la scène 2, vers 228, a été très clair; la Grèce "fera", la Grèce agira: "Et jusque dans l'Epire, il les peut attirer." Donc le choix du verbe faire à la place de dire est sans ambiguïté. Racine par la voix d'Andromaque dénonce bien le geste de Pyrrhus. On lira donc et on jouera donc:" Seigneur que faites-vous ?...Et que dira la Grèce?
Moderne et prévoyant Racine, qui connaissait bien la nature humaine, intemporelle.
Céphise dans le dos de Prrhus, fait signe à Andromaque de se calmer. Elle continue sur un ton plus doux, vers 301. La présence de Céphise qui ne dit mot, se justifie donc par le changement de ton d'Andromaque.
Le vers 337 se termine par un point. Le vers 338 suivant devient: "Seigneur, c'est un exil que mes pleurs vous demandent."
Vers 355 à 362, nouvel accès de colère ou d'ironie mordante d'Andromaque. Nouvelle frayeur pour Céphise et violente réaction de Pyrrhus.
Vers 365: Pyrrhus s'est assis dans un des fauteuils. Son "Oui" est suivi d'un point.
Vers 367: "Songez-y bien" aussi.
Vers 374 Céphise enlace Andromaque pour la consoler. L'acte se termine par ce tableau.
Au vers 381, il se remet debout.
ACTE II
Scène 1
Vers 389: Cléone propose un verre d'eau de Capès à Hermione visiblement très angoissée dans l'attente de la visite d'Oreste. Hermione est assise dans la loveuse côté cour. Elle y humecte ses lèvres.
Vers 393-400, Cléone prépare un plateau : flûtes et champagne (sponsor) pour un invité de marque.
Vers 413: "Si je le hais? (Hermione jaillit de la loveuse) Cléone, il y va de ma gloire!"{phrasé créole}
Vers 419, 420: "Contre mon ennemi, laisse-moi m'assurer Cléone! {phrasé créole}
"Avec horreur je m'en veux séparer."
Regards de Cléone vers les coulisses, côté jardin, vers 436-440 à l'insu d'Hermione.
Vers 445, Cléone apprend avec tristesse que c'est Hermione qui a dénoncé la présence d'Astianax à la cour de Pyrrhus. En femme sensible à la maltraitance des enfants, elle regrette l'action d'Hermione, vers 449-455. Elle lui fait un peu honte de son acte.
Vers 465-470, échange par signes et sourires avec Oreste que Cléone aperçoit à l'entrée côté jardin pendant la complainte d'Hermione.
Une main dans sa chevelure, geste de coquetterie, et Hermione s'assoit dans le sofa pour recevoir Oreste.
Scène 2
Oreste entre avec un bouquet de fleurs qu'il remet à Cléone. Il embrasse Cléone sous le regard surpris d'Hermione qui s'étonne: elle ne les savait pas si proches. Cléone présente les fleurs à Hermione.
Baisemain d'Oreste à Hermione, vers 477.
Cléone s'active pendant le lamento amoureux d'Oreste qu'elle semble apprécier, (le lamento, pas Oreste) pour servir le champagne, vers 481- 504.
Vers 515, Hermione jaillit du sofa.
Vers 528, Hermione revient vers le sofa.
Vers 530, Oreste s'assoit à côté d'elle: imperceptible raidissement d'Hermione.
Vers 533-537, Cléone offre une flûte à Oreste, assis accablé dans le sofa qu'Hermione a déserté. Il refuse ce verre du condamné.
Vers 590, baisemain d'Oreste à Hermione: "Adieu".
"Ca marche" semble dire le sourire de Cléone à Oreste, en partant.
Scène 3
Oreste dit son texte en play-back, toujours tourné vers le côté jardin où ont disparu Hermione et Cléone.Vers 596, "pour" à la place de "à".
Attiré par un bruit, il se retourne côté cour d'où apparaissent Pyrrhus et Phoënix à la fin du vers 602.
Scène 4
Vers 624: Salut militaire et Oreste quitte la scène.
Vers 625, il se retourne et aperçoit le sourire cruel de Pyrrhus: "Mon DIEU!"
Rires goguenards de Pyrrhus au départ d'Oreste désespéré.
Scène 5
Pyrrhus offre du champagne à Phoënix qui refuse. Il se sert une coupe et se débarasse de son verre au vers 680 après avoir juste trempé ses lèvres.
Le vers 641 se termine par une virgule.
Vers 655, dire "Mais qu'elle est sa pensée?" à la place de "Et..."
Vers 661, "Je la verrai" Le futur plutôt que le conditionnel.
Vers 663, il parle de lui à la troisième personne comme les hommes politiques guadeloupéens.
Vers 706, "Faut-il livrer son fils?" Oui, dira Phoënix de la tête.