mardi 18 novembre 2008

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 20/27 : LES SECONDS ROLES ET LES NON-DITS

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 20 :
Les Seconds Rôles et les non-dits
Voir texte intégral : http://abu.cnam.fr/cgi-bin/go?andromaque1,1081,1100
Rappel : abu.cnam compte en ligne et non en vers.
Dans cette pièce, il y a beaucoup de non-dits, surtout chez les seconds rôles : Céphise, Cléone, Phoënix et ... Pylade. C’est sans doute pourquoi cette pièce est si facilement adaptable à toutes les époques et à tous les continents.
Nous étudierons d’abord le rôle Céphise. Ce personnage traverse tout un acte (Acte I) sans dire un mot. C'est le seul dans ce cas. Sans dire un mot? Non. Elle a simplement le silence véhément.
Citons encore une fois Elio SUHAMY, chargé de cours à l'université Paris-IV Sorbonne: "Pourquoi ces confidents, dont le rôle semble consister à écouter les héros sans véritable dialogue?"
1) CEPHISE :
Elle est à la fois conseillère et confidente d’Andromaque. C’est une maîtresse femme.
A la scène 4 de l’Acte I, elle communique par ses mimiques avec le public. Ainsi au vers 296, elle prévoit le geste de Pyrrhus qui mettra la main aux fesses d’Andromaque.
Elle calme par des gestes dans le dos de Pyrrhus la colère d’Andromaque suite au geste déplacé de Pyrrhus. Ce qui explique, vers 301, le changement de ton d’Andromaque.
Vers 355 à 362, elle adresse une prière muette à Dieu, devant un nouvel accès de colère d’Andromaque.
Acte III scène 4, les 4 personnages féminins sont pour la seule et unique fois réunis sur scène. Le regard méprisant que Céphise jette à Hermione, n’échappe pas à Cléone qui ne la perd pas de vue pendant tout l’entretien. Dans ce regard, on lit des « stupide, idiote, arrogante et j’en passe », adressés dans un silence véhément à Hermione.
Elle suit son départ de la scène d’un sourire sarcastique qu’illustrent ses propos à la scène 5 suivante :
« Je croirais ses conseils et je verrais Pyrrhus
« Un regard confondrait Hermione et la Grèce…
Scène 6: du vers 901 au vers 924, elle se tient dans une attitude de prière, mains jointes, alors qu'Andromaque se jette aux pieds de Pyrrhus.
Au vers 925 (ligne 1345) les larmes de Céphise qui retient Andromaque par la manche, émeuvent le public.
Elle oblige Andromaque à parler à Pyrrhus, malgré son orgueil.
A la scène 7, elle prie en silence pendant la tirade de Pyrrhus.
Le personnage de Céphise donne toute sa mesure dans la scène 8. C’est le grand moment de Céphise.
Vers 977-978, sa prière semble avoir été exaucée, du moins le croit-elle.
La pathétique invocation d’Andromaque (vers 1045-1046) fait fondre Céphise, jusque-là agacée, fait fondre le public. C'est d'ailleurs Céphise qui communique son émotion au public.
Acte IV, scène 1 Céphise passe des rires aux larmes quand elle comprend les intentions d’Andromaque. Pendant toute la scène elle reste assise, effondrée.
2) CLEONE
C’est une princesse amie d’enfance et confidente d’Hermione dont elle supporte les sautes d’humeur avec philosophie. Même quand elle la menace de mort au vers 1492 :
« Je ne mourrai pas seule et quelqu’un me suivra ».
C’est aussi l’amie d’Oreste dont elle apprécie « la constance et l’amour » vers 392. Cette amitié surprend Hermione car lors de son entrée, Scène 2 Acte II, Oreste embrasse Cléone.
Par contre son antipathie pour Pyrrhus est exprimée sans équivoque à la scène 1 de l’Acte II :
« Quoi ! Vous en attendez quelque injure nouvelle ?
Aimer une captive, et l'aimer à vos yeux,
Tout cela n'a donc pu vous le rendre odieux ?
Après ce qu'il a fait, que saurait-il donc faire ?
Il vous aurait déplu, s'il pouvait vous déplaire. »
Vers 440, elle regarde vers les coulisses côté jardin à la recherche d’Oreste.
Vers 470, elle adresse un petit signe complice à Oreste qu’elle aperçoit. Toutes ses attitudes annoncent au public, l’arrivée d’Oreste.
Elle apprécie le lamento amoureux d’Oreste (Vers 481 à 504).
Vers 590, « ça marche » semble dire du regard Cléone à Oreste en sortant.
Acte III scène 3, vers 854, moue de Cléone en réaction au « fidèle enfin » d’Hermione parlant de Pyrrhus.
Scène 4 : Cléone est saisie par le mépris qu’elle lit dans le regard de Céphise à l’égard d’Hermione. Elle ne la quitte pas des yeux.
Acte IV, scène 2, Cléone se fait sèchement rabrouer par Hermione furieuse vers 1142.
scène 3: aux vers 1149-1150, Oreste s’en prend à Cléone qu’il accuse de l'avoir bercé d'illusions :
« Ne m’a-t-on point flatté d’une fausse espérance ? »
" Avez-vous en effet souhaité ma présence ?"
Elle prend très mal ce reproche injustifié. Surtout après la sortie d'Hermione. Elle va bouder dans son coin côté cour jusqu’au vers 1173. A partir de ce moment, elle n’aura de cesse d’essayer du regard ou par des gestes discrets d’empêcher Oreste de succomber aux sollicitations pressantes d’Hermione.
Acte V , scène 2, elle prend passionnément la défense d'Oreste vers 1457-1472. Elle est malheureuse de voir un homme qu'elle aime bien,Oreste, se laisser manipuler par une jeune fille capricieuse, Hermione. Elle accepte avec fatalisme la menace d'Hermione au vers 1492.
Scène 3, vers 1541, elle s’interpose quand Hermione accroche violemment le pauvre Oreste et tente de l'étrangler.
3) PHOENIX
Personnage double : c'est soit un marabout africain, soit un mercenaire blanc, style Bob DENARDun faiseur de roi.
Le Marabout: le personnage est entouré de mystères. Par certains gestes, il rappelle certaines coutumes locales: Les hommes ou femmes politiques en Guadeloupe ont toujours recours à un "gadè zafè". Surtout en période électorale.
Le Mercenaire: modèle Bod DENARD, né le 7 avril 1929 et mort à Paris le 13 octobre 2007. Son attitude envers Pyrrhus est ambiguë, surtout à l'acte 2, scène 5: mépris, condescendance ou projet personnel contrarié?
4) PYLADE
Ce n'est pas vraiment un personnage secondaire. Son texte est presque aussi long que celui d'Andromaque du fait des coupures: 130 contre 180. Il supplée totalement Oreste à la fin de l'acte V. Les propos d'Oreste au début de la scène 4/5 lui paraissent incohérents car il pense qu'Oreste est au courant de la mort d'Hermione;
Vers 1604, "Eh quoi, vous l'ignoriez?"

lundi 17 novembre 2008

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 19/27 : UNE OEUVRE CHRETIENNE

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 19
UNE ŒUVRE CHRETIENNE

Racine Jean, 1639-1699, orphelin est recueilli par les religieuses de Port-Royal, où il reçoit une éducation janséniste. Après avoir tenté de concilier ses aspirations littéraires avec la carrière ecclésiastique, il se consacre au théâtre.
Nommé historiographe du roi, réconcilié avec les Jansénistes, il renonce au théâtre.
Jansénisme : Doctrine de Jansénius et de ses disciples.
Le jansénisme fut d’abord un mouvement religieux qui se développa aux 17ième et 18ième siècles, notamment en France – où Port-Royal apparut comme son principal foyer-, en Italie, aux Provinces Unies (Pays-Bas). S’appuyant sur l’Augustinus de Jansénius, ce mouvement privilégiait l’initiative divine face à la liberté humaine, s’opposant ainsi aux jésuites, qui accordaient à celle-ci un plus grand pouvoir. En 1653, il est condamné par le pape Innocent X.
Jansénius, (Cornelius Jansen, dit) 1585-1638 théologien néerlandais, évêque d’Ypres auteur de l’ Augustinus, ouvrage à l’origine de la querelle janséniste.
Andromaque est une œuvre chrétienne écrite par un chrétien. C’est pourquoi autant que faire se peut, on remplacera « dieux » par « Dieu ».
Vers 355 à 362 : nouvel accès de colère d’Andromaque : Céphise effrayée prie en silence.
Vers 401 : « Mon Dieu ! » au lieu de « Ah dieux ! »
Vers 492 : "leur Dieu" au lieu de "leurs dieux" (moderne Racine!*)
Vers 545 : "Mon Dieu !" au lieu de "Ô dieux!"
Scène 3 Acte II, vers 604, prière muette d’Oreste : "Amour " = Dieu ? Un rapide signe de croix ?
Vers 625 « Mon Dieu ! » au lieu de « Ah ! dieux ! »
Vers 672 « Mon Dieu ! » au lieu de « Ô! dieux ! »
Vers 724 « Mon Dieu ! » au lieu de « Ô! dieux ! »
Vers 741 « Mon Dieu ! » au lieu de « Ah! dieux ! »
Vers 904 "Dieu!" au lieu de "Dieux!"
Vers 947-976, prière muette de Céphise, pendant la tirade de Pyrrhus.
Vers 1062, au loin la cloche d’une église.
Vers 1073, « Mon Dieu ! » au lieu de « Ô! dieux ! »
Vers 1153, « Mon Dieu ! » au lieu de « Ô! dieux ! »
Vers 1272, « Mon Dieu ! » au lieu de « Ô! dieux ! »
Vers 1382, « de Dieu » au lieu "des dieux"
Vers 1385, « de l’autel » au lieu « des autels ».
Vers 1543, « Mon Dieu ! » au lieu de « Ô! dieux ! »
Vers 1613, « Grâce ! Ô DIEU » et non Grâce aux dieux. (Grâce = pitié)
Oreste entame une prière à genou jusqu'au vers 1619.
Vers 1620, Oreste provoque Dieu du poing.
vers 1629, "Ah Seigneur!" peut être pris dans le sens créole: "Ah mon Dieu".
Texte intégral : http://abu.cnam.fr/cgi-bin/go?andromaque1,1081,1100

jeudi 13 novembre 2008

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 18/27: EXTRA ITS DE JOURNAUX

ANDROMAQUE PAGE 18 :
BRITANICUS de Jean RACINE
Par une troupe Africaine

Je n’ai jamais été touché aussi juste par une représentation de Britannicus : la violence du prétendu « doux Racine » (il ne décrit que ces grands fauves humains qui de tout temps, n’ont respiré que l’air rare des cimes du pouvoir) se trouve mise en valeur par cette troupe produite au sommet de la francophonie à Cotounou et, plus récemment, à la Grande Halle de la Villette. Elle est conduite à la fois par Lisette MALIDOR*, Antillaise, qui fut une intrépide meneuse de revue au Casino de Paris, devenue une impériale tragédienne (interprétant le rôle d’Agrippine) et par Tola Koukoui, Béninois, le metteur en scène, incarnant un empereur au visage un peu trop secoué par des tics nerveux pour souligner, ce qu’on savait, que Néron était un psychopathe.
Tous les comédiens sont remarquables : Akala Akambi, comédiens béninois, « Burrhus », Alphonse Atalacoloudjou, de même origine, « Narcisse », transformé en sorcier manieur de poupées à sortilèges, le jeune Paulin Fodouop, Camerounais, émouvant « Britannicus », Jackee Tavernier, Antillaise, qui incarne « Junie », enfin Mata Gabin, Ivoirienne, qui interprète avec force et talent le rôle ingrat de la confidente Albine, chargée du récit final.
Tous les comédiens sont revêtus de somptueux costumes africains, l’empereur et sa mère portent des couronnes ; celles-ci ne sont guère romaines : sous Néron, les Romains (comme les Français aujourd’hui), se croyaient encore en république et, en raison de cette fiction, excluaient tous les signes extérieurs de la royauté, dont ils avaient eu si longtemps l’horreur et laissaient à l’honneur les faisceaux de licteur des Consuls et le sigle « SPQR » du Sénat. Toutefois, ces accessoires anachroniques placent le spectateur dans l’atmosphère barbare d’une Cour mérovingienne où les « fauves humains » portaient couronnes et attachaient leurs vaincus à la queue d’un cheval sauvage.
Un article de Libé, en saluant l’excellence du spectacle, a estimé que cette troupe « manquait un peu d’audace ». Faire interpréter un classique français par une troupe de noirs est une audace. Des totems, un trône de bois sculpté, des poupées de chiffons, une musique de scène où Mozart est accompagné d’un fond de tam-tam composent une ambiance qui sert avec tact et mesure l’audace initiale. En rajouter serait verser dans l’outrance. Donc dans le mauvais goût. En fait, le grief formulé par l’organe de l’intelligentsia, c’est que l’on comprend tout ce que disent les comédiens : pas une syllabe perdue, les alexandrins ont douze pieds, inexcusable « ringardise » ! Alors qu’à la Comédie française, on perd la moitié du texte car les comédiens bredouillent, selon une mode nouvelle qui prétend « faire vrai ».
Comme il est réconfortant de voir une troupe de francophones africains, en interprétant à la perfection un chef-d’œuvre de notre langue, donner des leçons de respect de la langue française aux comédiens de nos scènes nationales !

Dominique NIDAS
*Lisette MALIDOR a aussi incarné Andromaque dans ANDROMAQUE de RACINE. Voir page 3 PERSONNAGE/CASTING.
Cet article date de 1992

PAPAGENO en AFRIQUE: Opéra. "Impempe Yomlingo" traduction littérale: La flûte enchantée, du 8 au 18 Octobre 2009 au Théâtre du Châtelet, à Paris.
Article paru dans le POINT du vendredi 9 octobre, signé Valérie MARIN LA MELSE
Mhlekazi Andy Mosica incarne Tamino

jeudi 6 novembre 2008

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 17/27 : MUSICOGRAPHIE / HYMNE SUD-AFRICAIN

HYMNE NATIONAL SUD-AFRICAIN
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hymne_national
3 Liste des hymnes nationaux
Pour écouter la musique cliquez sur le lien ci-dessus.

Sikelel’ i Africa : Enoch SONTONGA

Nkosi Sikelel’ i Africa
Maluphakanyisw ‘uphondo lwayo
Yizwa imithandazo yehu
Nkosi sikelela, thina lusapho lwayo

Morena boloka setjhaba sa heso
O fedise dintwa le matshwenyeho
O se boloke (o se boloke) setjhaba sa heso
Setjhaba sa South Africa, South Africa.

Die Stem : Paroles de C. J. LANGENHOVEN & musique de M.L. de VILLIERS

Uit die blou van onse hemel
Uit die diepte van ons see
Oor ons ewige gebergtes
Waar die kranse antwoord gee

Sounds the call to come together
And united we will stand
Let us live and strive for freedom
In South Africa our Land.

EN FRANCAIS

DIEU bénisse l’Afrique
Puisse sa corne s’élever vers les cieux
Que DIEU entende nos prières
Et nous bénisse, nous Ses Enfants (d’Afrique)

Que DIEU bénisse notre Nation
Et qu’il supprime toute guerre et toute souffrance
Préservez (bis) notre Nation
Préservez notre Nation Sud-Africaine, l’Afrique du Sud.


Résonnant depuis nos cieux d’azur
Et nos mers profondes
Au-delà de nos monts éternels
Où rebondit l’écho

L’appel à l’unité retentit
Et c’est unis que nous serons.
Vivons et luttons pour que la liberté
Triomphe en Afrique Du Sud, notre nation.

dimanche 2 novembre 2008

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 16/27 : ATTESTATION (COPIE)

ACADEMIE DES ANTILLES ET DE LA GUYANE
INSPECTION ACADEMIQUE DE LA GUYANE
B.P. 6011
97306 CAYENNE CEDEX

Tél : (19) 594 . 30 . 27 . 10 . - Poste :

Télex : 910551
Télécopieur : 30 . 05 . 80

Affaire suivie par :
Réf : CABINET/N° 93 - 148 / AM / FF





A T T E S T A T I O N
-----------
Je soussigné Ange MANDELLI, Inspecteur d' Académie, Directeur des
services Départementaux de l'Education Nationale de la Guyane, certifie
avoir assisté dans la salle du CAYENNE PALACE, Avenue du Général de Gaulle,
à la représentation "d'ANDROMAQUE" de Racine, interprétée par les élèves
du Collège KAPEL avec la participation et la mise en scène de M. André
QUIDAL, PEGC dans ce même établissement. J'ai beaucoup apprécié les origi-
nalités et les idées souvent pertinentes de la mise en scène, des décors et
des costumes qui donnaient à cette pièce classique un retentissement et
des aspects très modernes. Il s'agissait là d'une action pédagogique de grande
qualité qui avait permis à des élèves, d'origine très diverse, de prendre la
mesure et le goût de l'art théâtral. J'avais, comme il se doit, félicité
très chaleureusement le professeur et le Principal du Collège pour cette très
intéressante réalisation.
Cayenne, le 15 avril 1993
A. MANDELLI
(Pour information, au Cayenne Palace, nous avons donné trois spectacles à guichet fermé.)

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 15/27: SCENARIO ACTE V

ACTE V
Scène 1
Hermione pénètre sur scène à l'ouverture du rideau.
Monologue difficile mais raccourci pour la comédienne, plus difficile que celui d'Oreste dit en voix off à la scène 3 de l'Acte II. (Le 2ième monologue d'Oreste est supprimé par la compression des scènes 4 et 5). Voir page 7, COUPURES et page 22 LE MONOLOGUE D'HERMIONE.
Scène 2
Hermione est effrayée à la vue de Cléone: vers 1430.
Vers 1434, Cléone inconsciente de l'effet sur Hermione, mime Pyrrhus emmenant Andromaque à l'autel.
Réponses de Cléone par des signes de tête aux questions d'Hermione:
1441 : oui.
1442 : oui.
1443 : oui.
1445 : non.
1446 : oui.
1447 : (??? je ne sais)
**********************************************************
Vers 1456 : "Tu ne sais? Quoi? (Traduction:à quoi sers-tu donc?). Donc Oreste encore,"
Vers 1657: " Oreste me trahit"
Pendant la tirade de Cléone vers 1457-1472 qui prend avec passion la défense d'Oreste, l'expression du visage d'Hermione est équivoque et ses pensées sont mauvaises. A l'acte II, scène 2, elle avait été surprise par les embrassades entre Cléone et Oreste.
Le vers 1491 se termine par un point.
Vers 1492, "quelqu'un me suivra": cette menace s'adresse à Cléone, fataliste.
Bruits d'explosion, d'émeute: Hermione, "la terrible", qui voulait tuer tout le monde, effrayée, se réfugie derrière Cléone.
Scène 3
Oreste et l'Amazone en tenue de combat, casque sous le bras, entrent avec la fumée du dehors. (A chaque nouvel arrivant, la fumée du dehors pénêtre sur scène). Ils portent une arme de poing à la ceinture.
Cléone aussi est frappée par la ressemblance de l'Amazone avec Hermione.
Oreste a récupéré son poignard qu'il porte à sa ceinture, dans le dos.
Vers 1541: Hermione attrape Oreste par les revers de sa chemise et le secoue violemment: son casque tombe.
L'Amazone se retire à reculons. Sans doute va-t-elle prévenir Pylade de ce qui se passe ici.
Vers 1542/1543, Hermione tente d'étrangler Oreste (tendre et violente Hermione).
Cléone la tire par la taille pour la séparer d'Oreste.
Vers 1543/1544: Oreste a réussi à se dégager, à court de souffle, sa diction est hachée par Racine lui-même: 5 signes de ponctuation, plus l'enjambement.
Ô DIEU! / quoi?/ ne/ m'avez-vous pas/ (toux)
Vous-même,/ tantôt,/ ici,/ordonné son trépas?/
Tandis qu'Hermione pleure dans les bras de Cléone.
Elle invective Oreste lui assène ses quatre vérités et s'enfuie côté cour avec Cléone, vers 1545-1564.
Scènes 4/5
Compression des 2 scènes.
a) Oreste seul, médusé.
b) Oreste + Pylade + 4 soldats à partir du vers 1565.
c) Les mêmes + Le chef des miliciens + une danseuse/soldate à partir des vers 1589-1592 supprimés.
d) Les mêmes + Amazone + les deux autres danseuses/soldates à partir du vers 1613.
a) -Oreste estomaqué, demeure sans voix. Ses jambes ne le soutiennent plus. Pendant 2 minutes, il demeure abattu dans le sofa, le temps pour Hermione de se suicider. Il tient son pistolet dans sa main. A quoi pense-t-il à cet instant? Il dépose finalement le pistolet dans le sofa.
b) -Oreste est tiré de son abattement par des bruits côté cour où a disparu Hermione. Il s'y précipite, croyant un instant à son retour: c'est Pylade et 4 soldats qui prennent place de part et d'autre de la scène. La déception d'Oreste est intense. Son désespoir, total.
Les propos d'Oreste, vers 1565 à 1568 apparaissent incohérents à Pylade. Il croit qu'Oreste est au courant de la mort d' Hermione: "Eh quoi, vous l'ignoriez", vers 1604.
Son seul dessein est de fuir la colère des partisans de Pyrrhus:
" Il faut partir, Seigneur. Sortons de ce palais, " vers 1583
" Ou bien résolvons-nous de n'en sortir jamais." vers 1584
Le vers 1586, "Tout le peuple assemblé nous poursuit à main forte.", annonce l'intervention armée et musclée du chef de la milice.
c) -Les vers 1589-1592 sont supprimés et remplacés par de l'action: le chef des miliciens, armé de sa massue et qui veut encore s'en prendre à Oreste, pénètre sur scène côté jardin. Il est immobilisé par une danseuse/soldate et poignardé; il s'écroule au niveau du sofa face contre terre. Il saigne. Ce qui fait dire à Pylade vers 1593, " Allons, n'attendons pas que l'on nous environne." Le sang du milicien alimentera la folie d'Oreste vers 1628: "DIEU! quels ruisseaux de sang coulent autour de moi!"
[Encore une fois, j'ai conscience de violer une des règles de bienséance qui veut que les actions violentes ne soient pas montrées au spectateur, mais enfin nous sommes au XXIème siècle, à l'heure de la télévision et d'internet.]
Vers 1594: "Nos Grecs nous rejoindront;": vers 1613.
Vers 1600: "Hermione? Seigneur, il la faut oublier, quoi!" {phrasé créole}
d) -Vers 1613, retour des deux autres danseuses/soldates en tenue de commando, avec le reste de la troupe: Amazone plus les 2 autres soldats. (Côté cour).
Oreste à genoux entame une prière: "Grâce Ô DIEU..." vers 1613 à 1619. Voir page 22, PRIERE D'ORESTE.
Vers 1620, il menace DIEU du poing.
Vers 1621 à 1624, coupures: un des vaisseaux d'Oreste signalés au vers 790, 794, 1254, canonne la ville. Pendant un instant les lumières vacillent et le palais (la scène) est plongé dans la noir: Oreste croit que Dieu répond à son geste de défi.
vers 1625 à 1627: ..." Quel horreur me saisit?"
Un des 2 soldats, le premier maître, côté jardin, allume un briquet : "Grâce au ciel j'entrevois..."
Oreste, attiré par la lumière, se rapproche du milicien mort, au t-shirt ensanglanté, la lumière revient:
Vers 1628, "Dieu! quels ruisseaux de sang coulent autour de moi!" (Il aperçoit le dos ensanglanté du milicien. Sa main gauche trempe dans le sang du milicien il l'essuie, écoeuré, sur le sol quand il est interrompu par Pylade: vers 1629, "Ah! Seigneur.")
Le regard plein de haine, Oreste se retourne vers la voix et confond Pylade et Pyrrhus. Il se redresse, mu par sa haine et
tente de poignarder Pylade qu'il a pris pour Pyrrhus et est désarmé, d'une prise de judo, par l'Amazone, vers 1632. Sa tête heurte le sol et il se blesse. Encore "les ruisseaux de sang" qu'il voyait dans son délire, vers 1628.(sang artificiel.)
L'Amazone récupère le poignard et murmure quelque chose à l'oreille de Pylade. Son geste est très mal interprété par Oreste vers 1633:
"Mais que vois-je? A mes yeux Hermione l'embrasse?"
Les tresses des danseuses/soldates (1636, 1638) alimentent sa folie.
"Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?"
Vers 1639, l'ombre du valet de nuit lui suggère une guillotine dressée sur un échafaud, les valises.
Vers 1644, Oreste tombe à la renverse. Son corps est secoué de sanglots: il prend la position du foetus.
Vers 1645, Pylade recherche son pouls et demande aux autres de se rapprocher après un coup d'oeil à sa montre; Les soldats se débarrassent de leurs armes et s'occuppent d'enlever Oreste.
Les premières notes du thème final éclatent tandis qu'on transporte Oreste hors de la scène.
Le rideau se ferme et s'ouvre à nouveau. Le tableau final: Le milicien mort, le casque d'Oreste, l'arme du milicien et le sofa dans lequel se trouve le pistolet d'Oreste. L'affiche moins Oreste.

samedi 1 novembre 2008

ANDROMAQUE DE RACINE PAGE 14/27 : SCENARIO ACTE III ET IV

ACTE III
Scène 1
Oreste entre en hurlant, armé d'un poignard côté jardin. Il est suivi de Pylade.
l'Amazone se tient à l'entrée. Elle est tête nue et a laissé tomber ses cheveux, ce qui lui donne un faux air d'Hermione. Elle préviendra de toute présence indiscrète. La violence d'Oreste l'inquiète.
Vers 711, Oreste menace Pylade de son poignard. Ce ne sera pas la dernière fois. Il ne se contrôle plus. Ces propos sont entrecoupés de sanglots. Il se réfugie dans le sofa.
Vers 721, dire "Les gardes" au lieu de "Ces gardes"
Vers 732: "Il veut pour m'honorer" (soi-disant; Oreste pense humilier)
Vers 734: "ce dessein" bizarre au lieu de "destin".
Vers 736: "Non , non , je le connais!"...Mon désespoir le flatte.
Vers 747 : "Vous le croyez ?" (Pylade ironique).
Vers 752 : "Au lieu de l'enlever, fuyez-la pour jamais, quoi!" {phrasé créole}
Vers 756-764, Oreste est effondré. Sa tirade est entrecoupée de soupirs.
Vers 766-770, Oreste est enragé. Il aperçoit l'Amazone témoin de son désarroi. Il l'invective par un tutoiement brutal: vers 771, " Que veux-tu?" Il remarque sa ressemblance avec Hermione.
Pylade fait signe à l'Amazone de disposer, car il pense pouvoir maîtriser la situation.
Vers 771-772 et 775 à 778, Oreste exprime à nouveau son désarroi après le départ de l'Amazone.
Vers 779-785, Pylade est sensible au désarroi d'Oreste.
Vers 785, Pylade met une main apaisante sur l'épaule d'Oreste qui se dégage: "Va-t'en!"
Vers 786-790, Pylade lyrique.
Vers 790: Lumière dans le couloir côté cour. Pylade demande à Oreste de faire silence. Il se dirige vers les coulisses côté cour , observe l'allée et fait signe à Oreste de le rejoindre.
Vers 792: Pylade écarte les rideaux: bruit de la mer.
Vers 795: Pylade récupère le poignard.
Vers 800-802, Pylade fait signe à Oreste d'arranger un peu ses cheveux en bataille.
Vers 803, Cléone et Hermione descendent l'allée côté cour.
Sortie de Pylade côté jardin.
Scène 2
Hermione et Cléone arrivent du public côté cour. Oreste se tient côté jardin.
Hermione ne cache pas sa joie avant de monter sur scène. Cléone lui signale la présence d'Oreste, là-bas côté jardin.
Vers 825, Oreste réprime difficilement un mouvement de colère, une envie de gifler qui n'échappe pas à Hermione dont le regard et le raidissement sont explicites.
Vers 832, Oreste claque les talons en militaire, salut et se retire sans baisemain à Hermione cette fois.
Scène 3
Hermione vérifie que le départ d'Oreste est bien effectif, avant de s'adresser à Cléone.
Vers 854, moue de Cléone en réaction "au fidèle enfin" d'Hermione: un ange passe.
Scène 4
Cléone observe Céphise qui observe, avec un regard très significatif Hermione qui dédaigne Andromaque.
Scènes 5 et 6
Scènes très importantes pour le jeu de Céphise. La comédienne doit donner toute sa mesure. Voir page 20 LES SECONDS ROLES et LES NON-DITS.
Vers 917 à 923, Pyrrhus dénonce la haine d'Andromaque envers lui. Est-ce la haine qu'exprime tout haut Hugues Despointes sur Canal Plus et certains "Blancs Pays" pour les Antillais bon teint?
Vers 925 "Madame!": Céphise tire par la manche Andromaque qui allait se retirer.
Fin vers 926, par un trépignement, elle oblige Andromaque à s'adresser à nouveau à Pyrrhus.
Vers 947: "Va m'attendre Phoënix". Phoënix hésite à s'en aller; d'un geste de la main Pyrrhus le congédie.
scène 7
Vers 947: "Madame demeurez!" Il stoppe le départ d'Andromaque qui lui donne le dos jusqu'au vers 952.
Pyrrhus sort en deux temps, vers 976.
Pendant la tirade, Céphise prie en silence que Pyrrhus réussisse à convaincre Andromaque.
Scène 8
Scène très importante aussi pour le jeu de Céphise. Voir page 20 : LES SECONDS ROLES et LES NON-DITS.
Larmes de Céphise. Elle prend Andromaque dans ses bras. Beau et tendre tableau final.
ENTRACTE
ACTE IV
Scène 1
Vers 1049, Andromaque et Céphise sont assises dans le sofa.
Vers 1062. Au loin son de cloche de temps à autre.
Vers 1072, Andromaque se met debout et se tient derrière Céphise.
Vers 1101, Céphise est effondrée, en fait depuis le vers 1074.
Vers 1126, Andromaque jette un regard côté cour.
Fuite côté jardin.
Scène 2
On entend la voix de Cléone depuis les coulisses.
Arrivée tonitruante d'Hermione côté cour suivie de Cléone.
Le subtil parfum d'Andromaque mélangé à celui de Céphise imprègne légèrement la pièce et chatouille les sens exacerbés d'Hermione.
Hermione enfermée dans son mutisme s'est blottie dans le sofa.
Vers 1142, elle est très agacée par les jérémiades de Cléone, qu'elle interrompt sèchement. Elle lui lance un regard incendiaire comme si elle était responsable de ses déboires amoureux. D'ailleurs elle le dira au vers 1489-1490, " Je ne choisirai point dans ce désordre extrême. Tout me sera Pyrrhus."
Vers 1143-1146: Cléone est très affectée par l'attitude irrespectueuse d'Hermione à son égard. cela se ressent dans son ton.
Scène 3
Cléone malheureuse, se réfugie côté cour.
Vers 1147-1148, Hermione s'enferme à nouveau dans son mutisme. Ce qui explique les propos suivants dOreste :
Vers 1149:" Ne m'a-t-on point flatté d'une fausse espérance?"
Ce vers et le suivant, ce reproche, s'adressent à Cléone qui le prend très mal; surtout après la sortie d'Hermione. Trop c'est trop. Elle va bouder dans son coin côté cour, jusqu'au vers 1171.
Vers 1153, "Si je vous aime? Ô Dieu!" Oreste cherche le regard de Cléone qui boude de plus belle.
Le nom de Pyrrhus prononcé par Hermione, la sort de sa bouderie.
Vers 1163, Oreste invite Hermione à prendre son bras et claque des talons.
Les vers 1165 à 1168 dits par Hermione, ne sont pas essentiels et pourraient être supprimés.
A partir du vers 1173, Cléone par des gestes, tente de dissuader Oreste de céder aux sollicitations d'Hermione et de le convaincre de la prendre au mot:
"Ah! courez, et craignez que je ne vous rappelle."
Vers 1232-1233 ........................Ah! c'en est trop!
(Le regard d'Oreste va d'Hermione à Cléone puis à Hermione. Il semble fasciné par Hermione.)
Seigneur, tant de raisonnements offensent ma colère. ( Ce vers et les suivants sont prononcés en détachant les syllabes et les dents serrées. Hermione contient sa colère.)
Vers 1234," J'ai voulu vous donner les moyens de me plaire",
Vers 1235, "Rendre Oreste content." (Sa colère éclate jusqu'au vers 1240) "Mais enfin je vois bien..."
Vers 1243 à 1248, Hermione mime le meurtre de Pyrrhus en surveillant les réactions d'Oreste du coin de l'oeil.
Le vers 1252 est coupé par un point.
"Et vous reconnaîtrez mes soins." --(Bof!)--"Si vous voulez." Il quitte la scène côté jardin. Avec pour la première fois un geste de tendresse de la part d'Hermione:
Vers 1253: "Allez, de votre sort laissez-moi la conduite". (Geste de circonstance bien sûr. Mais qu'à cela ne tienne, Oreste est heu...reux.) Un petit signe d'Hermione au delà des coulisses.
Scène 4
Dernière tentative de Cléone qui, blasée, décide de laisser faire Hermione. A l'arrivée de Pyrrhus si changeant, (côté cour) cette dernière reprend espoir.
Vers 1272, rapide coup d'oeil d'Hermione vers le roi.
Cléone s'en va côté jardin à la recherche d'Oreste.
Scène 5
Les espoirs d'Hermione sont de courte durée, à peine jusqu'au vers 1277.
Hermione cherche du regard un soutien du côté de Phoënix qui détourne les yeux, pendant la tirade de Pyrrhus vers 1278-1308.
Vers 1341, il faut lire : "Madame! = (Comment osez-vous?)..."Je sais trop à quel excès de rage".
Pyrrhus admoneste Hermione jusqu'au vers 1343, puis joue au magnanime et se dédouane de ses responsabilités. Ce qui déclenche la colère d'Hermione, vers 1356-1386.
Au vers 1375, il faut dire : "Tu ne me réponds point? Perfide , je le vois," (pour conserver le tutoiement agressif du début).
Départ aussi tonitruant que l'arrivée, côté jardin.
Scène 6
Vers 1392, Pyrrhus se soucie d'abord de la vie de l'enfant, ce qui le rend un peu plus sympathique que le maître chanteur du début que décrivait Pylade.